dimanche 7 août 2011

Le dôme de Soltanieh (Monument classé par l’Unesco)

Il y a peu de temps, 2 nouveaux sites ont été ajoutés à la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO. L’un d’eux est le bazar historique de Tabriz, l’une des dernières grandes villes du pays où je n’avais pas encore trainé mes guêtres.

Profitant de ce regain de curiosité provoqué par ce classement, me voici donc sur la route de la plus grande ville du nord ouest de l’Iran. Par chance, 2 autres sites, également reconnus par l’organisation, se trouvent (plus ou moins) sur mon chemin : Soltanieh, l’ancienne capitale des tribus mongoles s’étant installées la région, et Tashté-Soleiman, un ancien temple Zoroastrien.

Première étape donc : Soltanieh à 200 km à l’ouest de Téhéran.

De l’ancienne capitale, seul le mausolée d’Oljeitu construit au XIIIème et XIVème siècle subsiste. Il s’agit d’un gigantesque dôme de brique recouvert de faïence turquoise.

Le monument en impose encore aujourd’hui. C’est à plusieurs kilomètres de la ville où il est le plus impressionnant : avec ses 50 mètres, il couronne outrageusement le village et les prairies qui l’entourent.


De plus près, le temps a manifestement laissé son empreinte. Les minarets sur son toit sont très endommagés, et cela n’est rien à côté de la faïence et des décorations en stuc tombées en grande partie.

Des travaux de rénovation sont en cours, mais les travaux sembles pharaoniques tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. On peut cependant saluer la petite équipe de personne qui travaille sur ce chantier, car même si il semble disposer de faibles moyens, cela a déjà permis de rendre à la coupole son éclat bleuté.

samedi 6 août 2011

Blague locale

Les iraniens sont extrêmement chauvins, et de fait il est exceptionnel de les entendre critiquer leur pays (dans le sens nation).
Les très rares occasions ou ils le font, est dans le but d’égratigner le pouvoir en place, et ils le font avec un certain humour.

L’exemple en est cette blague racontée dernièrement par un de mes collègues et qui illustre bien l’état d’esprit d’une certaine partie de la population.

La voilà donc :

Obama, Sarkozy et Ahmadinedjad se retrouvent tous les 3 à la porte de l’enfer. Complètement estomaqués individuellement de se retrouver ici plutôt qu’au paradis, ils demandent à voir le patron des lieux pour comprendre ce qu’ils leur arrivent.

Chose faite et après plusieurs heures de palabre après, Lucifer leur dit : Assez parlé. Je vous offre une dernière possibilité de me convaincre que votre place n’est pas ici. Appelez qui vous voulez pour plaider votre cas, et j’aviserai ensuite.

Barack commence. Il prend le téléphone, appelle sa femme Michelle à Washington DC, lui explique la situation. Il passe le combiné à Lucifer, et s’ensuit une longue diatribe de sa femme vantant les bienfaits de son mari sur sa vie de famille, son pays, …

Lucifer raccroche,… réfléchit quelques secondes, puis dit « Mouaif, pas très convaincant tout ça,…. Bon j’y réfléchis. En attendant ça fera 5000 $ ».

Obama, un peu surpris, se demande pourquoi cet argent. Lucifer lui répond un peu énervé : « Bah quoi, tu crois que c’est gratuit les appels en longue distance ??? C’est que ça coute pépette pour avoir un câble qui relie l’enfer à la surface de la terre !!! ».

Obama s’exécute sans plus de question.

Au tour de Nicolas, n’étant pas très sur de son rôle de mari modèle, il préfère appeler son 1er ministre à Paris. Même topo : explique ce qu’il lui arrive, passe le combiné à Lucifer.
Quelques dizaines de minutes après, Il raccroche, regarde Nicolas, et lui dit :
« Pas drôle ton collègue, …bon laisse moi y penser, et donne moi mes 3000 € ! ».

Il voit Sarkozy commencer à maugréer, et pour éviter les discussions, Lucifer le coupe méchamment : « Quoi, y a encore un problème ? Vous croyez vraiment que c’est gratuit le téléphone ??? »

Un peu effrayé, Sarkosy lui donne ses 3000 €.

Arrive au tour de Mahmoud : « Mais ce n’est pas normal de me retrouver, je suis un vrai croyant moi ! Je suis l’icône de la liberté dans mon pays, je suis…. ». Lucifer reprend immédiatement : « Bon, on va pas y passer 3 heures, t’appelle ou quoi ???? ».

Mahmoud prend le téléphone, compose le numéro du guide suprême à Téhéran : « Allo, Khamenei ? Salam, Khoubasti ? Rasta na bachid….. », Lucifer s’impatiente, et prend finalement le téléphone. Il raccroche plusieurs minutes après, hilare !
« Si ça, c’est un amis, t’as pas besoin d’ennemis toi !!….Bon OK, je regarde ».

Mahmoud commence à sortir ses liasses de Rials, mais Lucifer réagit et lui dit que c’est gratuit pour lui.

Un peu choqués par ce qu’ils considèrent comme une injustice, Barack et Nicolas commencent à protester….

Lucifer, en les regardant de travers, leur répond : « Quoi ? Lui, il a passé un appel LOCAL !!! ».


Comprenne qui pourra…

dimanche 19 juin 2011

Caspian Sea (Bis repetita)

Dans la catégorie « j’aime / j’aime pas », aujourd’hui voici le cas de la ville de « Bandar Anzali ».

A de rares exceptions prés (comme Ispahan ou Yazd), les villes Iraniennes ne brillent malheureusement pas par leur beauté. Je passerai sur les faubourgs développés en totale anarchie le long des grands axe routier et qui n’ont aucun intérêt (mais c’est aussi un peu les cas des banlieues en Europe,….), pour me concentrer sur les centres « historiques ».

Prenons par exemple le cas de Bandar-Anzali, c'est le principal port iranien donnant sur la mer Caspienne. Cette ville a été en parti construite par les Russes pendant l’occupation du nord du pays au début du XXème siècle. Il reste encore quelques beaux bâtiments de cette époque avec leur façade décorée. Sous certain aspect, on pourrait même y trouver une certaine ressemblance avec des villes de l’est de l’Europe.

Vieille immeuble de Bandar Anzali à l'abandon

Mais manifestement la sauvegarde du patrimoine architectural n’est pas la priorité : les immeubles sont à l’abandon et laissent progressivement leur place à des constructions d’une banalité ou d’une laideur affligeante.

Le cas de cette ville n’est pas unique. Je suis souvent atterré de voir à Téhéran autant de vieux bâtiments, ou de vieilles maisons bourgeoises être détruits sans aucun remord. Il en va même ainsi dans les joyaux que sont Ispahan ou dans Yazd pourtant privilégiés en apparence.

Maison d'Ispahan
Même si de temps en temps, des travaux sont entrepris pour rénover les bâtiments les plus anciens, ils restent malheureusement rares et souvent dictées par l'urgence (c'est par exemple le cas pour un monument pourtant classé à l'Unesco, le dôme de Soltanieh en très mauvaise état).

La priorité du gouvernement n'est manifestement pas de mettre en valeur son patrimoine architectural, et je crains que cela ne soit trop tard pour certains sites complètement défigurés.

dimanche 12 juin 2011

Caspian Sea

On m’a très fréquemment vanté la beauté des paysages verdoyants de la mer Caspienne. La destination est l’un des lieux de villégiature préférés des Téhérannais. Elle a le mérite d’être relativement proche, et surtout de bénéficier de conditions à l’opposé de celles de Téhéran.

Difficile de croire en effet que de l’autre côté des montagnes qui entourent une capitale balayée par les vents du désert, se trouve des rivières, des lacs, des forêts qui rappelle un peu les paysages du Jura en France.

La raison en est que cette fameuse chaine montagneuse, l’Alborz, bloque une partie des nuages dont les précipitations ne profitent qu’au versant nord. Le résultat en est un climat qui favorise une végétation devenue luxuriante au point que les iraniens l’appellent exagérément « Jungle ».

Les bords de la Caspienne ne présente que peu d’intérêt : l’eau est trouble (c’est un champ pétrolifère important), les plages souvent souillées sont peu accueillantes (de tout façon, se baigner tout habillé à cause des lois iraniennes ne m’enchante pas trop), …en revanche, j’ai plutôt apprécié l’arrière pays et ses petits villages enfoncées dans les vallées.

L’un des plus célèbres est Masouleh. Il est construit en terrasse sur un flanc de montagne, le lieu est connu en Iran comme l’endroit ou « le toit des maisons est le chemin pour ceux du dessus ». Le village a su, avec ses maisons ocres, conserver une vraie authenticité jusqu’à aujourd’hui.

(La photo n’est pas de moi car impossible de retrouver les miennes)

Il existe également, sur la route de Masouleh, une petite ville du nom de Fuman. Rien de bien palpitant, mais il y a une spécialité de galettes fourrées avec une pâte de noix qui vaut vraiment le déplacement.