samedi 25 avril 2009

Paysage Lunaire

J’ai eu l’occasion, il y a peu, de prendre l’avion pour me rendre dans le centre de l’Iran, à Yazd pour être plus précis.

Vers la fin du trajet, j’avais été surpris de voir une multitude de cratères bien alignées et à intervalle plus ou moins régulier. Chacun d’entre eux avait un diamètre de 2 ou 3 mètres et un point noir au centre (difficile de juger vu d’avion).

En y regardant de plus près, il y en avait même plusieurs séries, traçant leur route dans un paysage particulièrement désertique. Certaines semblait dater de plusieurs décennies, d’autres étaient relativement récentes.


e me demandais bien évidemment à quoi cela pouvait bien servir et, connaissant le gout des Iraniens pour les superlatifs, je voyais déjà le premier quidam venu m’expliquer qu’il s’agissait soit du plus gros dessin en pointillé du monde (à raccorder avec le plus gros crayon du monde), soit de la représentation de la plus grande peau à acné du monde (bein oui, les « points noirs » !), soit de l’œuvre de la plus grosse taupe du monde, espèce indigène au pays et nul par ailleurs, …. Bref, j’ignorais ce que c’était, mais ça allait être le « truc » le plus grand du monde.

J’ai eu ma réponse en visitant un musée à Yazd : Le centre de l’Iran est composé d’un plateau entouré par de grandes chaînes de montage. Malgré cela, il n’y a que très peu d’eau : pas de lacs, pas de rivières,… L’eau (parce qu’il y en a quand même) descend directement des versants des montages, puis disparaît rapidement dans les nappes phréatiques. Bref à moins de faire de très profonds puis, impossible d’y faire pousser quoique ce soit dans ce fameux plateau,…. Et pourtant,….

La méthode était toute simple : aller chercher l’eau là ou elle est.

Les Perses, il y a 3000 ans, ont commencé à percer des tunnels en pente douce des montagnes ou l’eau est facilement accessible jusqu’aux champs et villes du plateau iranien. Pour finir, ce que j’avais pris pour des cratères sont en fait le résultat de l’accumulation de déblais, et les points noirs, les trous d’accès et d’aération pour les ouvriers qui y ont travaillé.

C’est ce qu’on appelle les « Qanats ». Une grande partie du territoire iranien en tirait profit (et le territoire Iranien, c’est quand même plus de 3 fois la France). Même si cela tend à disparaître au profit des pompes mécaniques, beaucoup d’entre eux sont encore utilisés notamment dans la région de Yazd. Ce fut l’un des travaux de terrassement les plus importants au monde effectué depuis l’antiquité et, bien entendu, les Iraniens en sont extrêmement fiers.

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